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« Voyage du Nautiscaphe » M. Rytz, A. Bottarelli, S. Cardoret – Ed. Presses Inverses, novembre 2024

Comme la plupart d’entre-nous, votre imaginaire se sera certainement nourri avec délectation des aventures maritimes du Capitaine Nemo et de son Nautilus. Peut-être appréciez-vous également le « genre Steampunk », ses machines à vapeur pétaradantes et son esthétique rétro-futuriste de la deuxième moitié du XIXème siècle ? Dans ce cas vous allez adorer ce merveilleux livre, œuvre de trois autrices franco-suisses : Alice Bottarelli, Marilou Rytz et Stéphanie Cadoret, cette dernière signant également les somptueux fusains et autres aquarelles illustrant l’ouvrage, édité aux excellentes éditions Presses Inverses de Prilly.

Tout commence avec la découverte, suite à la vente récente d’un immeuble, d’une mystérieuse malle blindée contenant les cahiers, feuillets et registres ayant appartenu à des explorateurs disparus corps et biens en 1868 lors d’une expédition aux large des Nouvelles Hébrides en plein océan Pacifique. Parti le 8 janvier de la même année de Wellington, toute récente capitale de la colonie britannique de Nouvelle-Zélande, le Nautiscaphe et sa prodigieuse cheminée télescopique capable de se déployer à des kilomètres de profondeur, est un chef d’œuvre de la technologie d’avant-garde de « L’âge d’or ». À son bord, les cinq membres d’équipage sont aussi hétéroclites que leur mission d’exploration est mystérieuse. Le capitaine Lloyd, marin usé, ruiné, alcoolique en rédemption est secondé par un mécanicien taiseux et un mousse maître coq qui sait tout juste cuire un œuf. Un médecin de bord et un biologiste assurent quant à eux la mission scientifique de l’expédition.

C’est ainsi que débute, à la lecture des documents retrouvés, l’incroyable odyssée du Nautiscaphe, de sa cheminée et de son équipage. Les surprises et rebondissements se succèdent alors à chaque page d’un récit chronologique, les personnages révélant alors leurs secrets, fragilités ou aspirations dans un huis-clos ne permettant aucune échappatoire ni retour en arrière. Les fonds sous-marins imposent progressivement leurs règles au défi technologique déliquescent pour un final en apothéose porteur d’un manifeste puissant pour l’avenir d’une humanité peu sensible au respect des forces et fragilités de nos environnements naturels.

Un très beau livre d’aventure, fable fantastique, qui se doit absolument de trouver une petite place sur toute bibliothèque, quelque part, parmi Stevenson, Conrad, Verne, Moitessier ou Shackleton !